Journée des Droits de la Femme

Le 8 mars, belle journée pour fêter des droits: ceux de la femme. Que signifie en réalité cette journée?

Lydia est une femme d’une quarantaine d’années, séparée et mère. Elle a tenu à témoigner sur Itinerrances Reportages à l’occasion de la journée des Droits de la Femme.

Femme au Népal Photo: Robert Widmann

Témoignages et réflexions d’une femme

« J’ai vu un reportage sur une loi que l’Arkansas a failli voter: cette loi aurait obligé les femmes enceintes, qui ne souhaitaient pas garder leur enfant, de demander l’autorisation à l’homme pour se faire avorter. Tollé général heureusement, loi… avortée!

Je voudrais alerter l’opinion publique sur le fait que le temps où le mari, le père, le frère donnaient la permission à la femme de sortir, de conduire, de fréquenter… n’est pas si éloigné dans le temps; nous devons rester vigilant(e)s.

Nos parents (il y a de cela soixante ans) ont connu cet état d’esprit; gardons nous d’y revenir…

Je ne veux pas que mon enfant, les enfants (filles et garçons), retombent dans le même panneau.

Cette journée est symbolique: chaque femme doit prendre conscience que son combat est important et qu’il ne faut rien laisser passer.

Paradoxe

On pense que nos droits de Femme sont acquis, mais j’ai remarqué un certain retour en arrière quand on parle des hôtesses, au salon de l’auto par exemple: elles doivent porter des jupes longues, cacher leur corps. On nous dit: puisque vous ne voulez pas être considérée comme des « potiches », on va vous remplacer par des hommes! Mais, le problème n’est pas résolu! Pourquoi ne pas laisser ces femmes passionnées par les voitures poursuivre leur carrière, en les laissant choisir la façon de se présenter?

On déplace le problème: au lieu de trouver une vraie formation, ou trouver une vraie solution, on les échange avec un homme même si le boulot leur plait.

Je n’ai pas l’impression que les leçons du passé nous aient fait beaucoup avancer: en fait, tout ce que les femmes ont dû subir (l’obligation tant concernant la façon de se vêtir, sa liberté de parole, ses envies de sortir, son droit à disposer de son corps, ses choix en général) demeurent encore en suspens.

 

L’IVG en question et en particulier

Une émission montrait qu’en Allemagne, où l’IVG est autorisé, il n’y avait pas assez de médecins pour pratiquer l’interruption volontaire de grossesse. Ces médecins objecteurs de conscience devraient être un soutien au lieu de faire la morale à ces femmes qui optent pour la solution de l’interruption de grossesse. Elles n’y vont déjà pas de gaieté de cœur, ont pris une décision qui leur père certainement et en plus, les médecins sont ajoutent un poids sur leurs épaules, en les culpabilisant.

Idem pour la religion

Je suis à fond catho; mais ma religion n’a pas le droit d’interférer sur la décision d’une femme, là-dessus les catholiques ont beaucoup de progrès à faire.

En Inde, il y a trois hommes pour une femme et ils sont en réel manque de « matrices ». A quand le harem d’hommes pour y pallier? (rires) Et quoi? On pourra les répudier comme bon nous semble? Non, il ne faudrait pas agir à l’excès inverse et surtout pas reproduire ce que les Hommes ont fait subir aux femmes, partout dans le monde. Car c’est un fait universel: le patriarcat est général et l’a toujours été… depuis la nuit des temps (sauf cas très rare, les anthropologues le savent).

Le pouvoir de l’Homme… renforcé par leur mère!

Il faut poursuivre la lutte pour être sûr que les Humains puissent avancer main dans la main et non pas l’un contre l’autre; sans infériorité ni supériorité, nous devons trouver une complémentarité juste, qui conviennent à tous.

Ma belle-mère, quand on était invité chez elle, insistait pour que mon ex-compagnon (qui faisait le même travail que moi), pour qu’il reste assis… Mais lui ne faisait pas moins la semaine, il devait aussi aider et se lever. J’avais environ 30 ans, je me battais déjà, je me bats encore pour ma fille.

Il faut poursuivre ce combat pour avancer et faire avancer la situation pour nos enfants, pour nos filles et et pour nos garçons!

MERCI à ceux qui poursuivent cette ligne de conduite

Qu’on se retrouve enfin sur un même consensus, sans lutte entre sexes. Aujourd’hui, on ne doit pas mettre le mode « Veille », les droits de la femme sont loin d’être acquis!

Merci à ceux qui luttent et surtout réveillez ceux qui croient qu’il n’y a rien à faire de plus ou que la lutte est gagnée. »

Propos de Lydia B. recueillis par Valérie Doulevant