Spectacles amateur d’improvisation sur Cenon Bordeaux

Une troupe d’improvisation qui dépote et qui en veut… sans prétention !

C’est un défi, des limites personnelles qu’on apprend à repousser : « Serais-je capable de trouver une idée, drôle, originale ou encore pleine d’émotion, sans avoir préparé quoi que ce soit? ».

Neuf… Ils sont neuf à s’être inscrits dans ce pari qu’a proposé Laurent Subberoque du théâtre Alizé en septembre 2016. Neuf mois également qu’ils s’exercent tous les lundi soir, pendant deux heures, après le boulot, malgré la fatigue de la journée.

Ils trépignent… Ils sont plus ou moins en forme chaque semaine. Ils veulent s’améliorer, donner le meilleur, pour eux, pour les Autres. Au final, deux spectacles s’annoncent les 4 et 10 juin pour montrer ce qu’ils ont commencé à apprendre: improviser.

Pour certains, ces deux représentations sont une finalité, pour d’autres ça n’a pas une grande importance…

Définition d’improviser : « faire quelque chose sans l’avoir préparé… »

Pour David, 37 ans, ces ateliers signifiaient « avoir une présence présente c’est-à-dire qu’à chaque instant, je voudrais être conscient autour de moi. Il y a du travail avant de réussir, mais le groupe est chouette! Je trouve que c’est très intéressant cette idée de s’amuser avec le groupe. Plus on avance, plus on se rend compte du travail effectué et chaque mois, on a progressé.» Concernant les deux spectacles des 4 et 10 juin 2017, il déclare : « J’appréhenderai probablement, le jour même du spectacle, surtout s’il y a des gens que je connais, mais, pour moi, ce n’est pas du tout une fin en soi. »

Laurent, 43 ans, le coach, s’exprime de façon très modeste : « Cette année, c’est la première fois que j’ai un groupe sur une saison longue. L’objectif n°1 était de le souder, de faire en sorte d’apprendre à se connaitre, à s’écouter. Le but était donc de faire confiance aux autres et surtout se faire confiance, en y prenant le plus de plaisir possible, sans se forcer évidemment car ce n’est pas possible. Je voulais que chacun dépasse son propre jugement, que chacun se dise que ce qu’on ne pense pas possible, finalement, l’est. Tout mon art, entre guillemets, résidait à aller chercher ces choses là. »

Le formateur se forme lui aussi…

« Personnellement, je cherchais moi-même à me former en formant les autres, » ajoute Laurent, « je voulais voir de quoi j’étais capable sur la longue durée. Le but était de faire profiter de mes savoirs, que je mets d’habitude en place à court terme, pour les appliquer sur ce groupe à l’année. Je ne suis pas satisfait de moi, évidemment; mais du groupe, oui. Ça a été plus vite que je ne le pensais : le groupe en question se compose de plusieurs personnes, certaines arrivées en cours de route, et ça, je l’appréhendais: les nouveaux venus devaient trouver leur place. Le mode de fonctionnement du groupe a obligatoirement changé mais ils ne devaient pas trop le perturber. J’en suis quasiment satisfait… »

Tristan, 33 ans, a une autre approche de l’atelier d’improvisation : « J’ai eu envie de refaire du théâtre puisque j’y avais un peu touché étant jeune, de façon plus classique et j’avais déjà fait un peu d’improvisation. Le concept m’avait plu. Je n’avais pas d’attente particulière en m’inscrivant à ce cours, si ce n’est de prendre du plaisir. J’ai été rapidement bien intégré d’ailleurs. J’ai maintenant hâte d’être confronté au public même si c’est source de trac, mais je trouve que c’est intéressant de voir si on va faire rire les gens. Pour moi, c’est une finalité. »

Un pitre à la maison

Rachel, 43 ans a découvert le théâtre par le biais de sa fille qui était déjà inscrite au théâtre Alizé : « Je fais souvent le pitre à la maison et mon mari m’a poussé à m’inscrire en me persuadant que c’était pour moi. J’ai hésité longtemps et j’avais un peu d’appréhension… J’avais également très envie de rencontrer de nouvelles personnes et de sortir du carcan boulot/maison et là, ça se passe très très bien, alors je suis comblée. Je suis habituellement quelqu’un d’un peu réservée mais j’adore l’humour et j’ai pris conscience qu’il n’y avait rien à perdre, rien à gagner. Il s’agissait juste de s’amuser. Lors des ateliers, je peux m’exprimer de manière libre et je souhaite que le groupe s’épanouisse et que notre spectacle réussisse. »

Hervé, 47 ans, n’en est pas à sa première expérience : « Ce groupe est vraiment bienveillant, plutôt sympathique et il a plein de bonnes idées. C’est un moment pour moi de détente, propice à plein de folie. Je trouve que Laurent (le coach) nous a bien préparés et je n’ai pas de stress particulier. Au contraire, j’ai hâte de retrouver cette montée d’adrénaline précédant le spectacle… »

Improviser c’est aussi créer et imaginer…

Pour Valérie, 49 ans, c’est l’envie de se débarrasser de tous les préjugés que peuvent avoir les autres: « Paradoxalement, j’avais envie de me confronter au regard des autres pour pouvoir en faire abstraction. Au sein du groupe, à mon arrivée, ce fut une surprise totale et une vraie jouissance de me rendre compte combien tous étaient bienveillants. On peut laisser libre court au n’importe quoi, on apprend à n’avoir peur de rien. Pas simple! Mais en même temps, c’est une espèce de concours à qui apportera le plus d’éléments pour que le groupe soit au maximum à l’aise et que chacun donne le meilleur de lui. L’écoute est très importante et surtout il faut créer, imaginer, inventer, des choses qu’on n’a pas toujours l’occasion de faire dans la vie courante… Et on rit! On rit! Ça fait tellement de bien… »

Béatrice, quant à elle, connaissait l’improvisation en tant que spectatrice: « Je me suis retrouvée dans le groupe par défi. Je suis d’une nature un peu fofolle, mais trop timide pour me laisser vraiment aller. Alors, je me suis dit que c’était peut-être le moment de me lancer et d’oser me faire plaisir. Le stress m’angoisse et je suis parfois un peu statique, mais partager ces deux heures hebdomadaires avec ce groupe, si bienveillant, me booste et me pousse à dépasser mes peurs, même si je crains que mes exploits ne soient pas au top! »

Quant à Karine, 45 ans, elle avait découvert le théâtre en été 2016, lors d’un stage : « J’ai eu l’occasion de goûter une semaine à l’improvisation… Ça m’a bien plu. Le hasard faisant bien les choses, un groupe d’improvisation s’est ouvert sur Cenon, tout près de chez moi, par le théâtre Alizé. Il débutait en septembre 2016, je me suis alors dit que c’était pour moi. Et je ne regrette pas…

Le groupe est très sympa, je m’y sens en confiance, c’est important ! Et qu’est-ce qu’on rigole! J’arrive à tout oublier pendant deux heures… L’impro, c’est un peu un défi pour moi… Aller là où ça fait peur et quel bonheur quand on réussit… Le spectacle fait parti du défi : me dire « je l’ai fait, j’ai osé ». Mais ce n’est pas un but en soi… plutôt un moyen. »

Le moment est donc de présenter ce travail, début juin, sous forme de cabaret: une série de petits exercices longs de 1 à 5 minutes environ. Qui peuvent paraître courts pour certains mais très longs pour d’autres… Avis aux amateurs!

Informations ci-dessous.

 

Le groupe d'improvisation de Cenon à l'écoute de son coach

Une bonne partie du groupe d’improvisation de Cenon à l’écoute de son coach Photo: Valérie Doulevant

Improviser remet toujours en question l'Autre

Improviser remet toujours en question l’Autre Photo: Valérie Doulevant

Une impro parmi tant d'autres... Objet, personnage, animal? Qui sait?

Une impro parmi tant d’autres… Objet, personnage, animal? Qui sait? Photo: Valérie Doulevant

Émouvoir et faire rire...

Émouvoir et faire rire… Photo: Valérie Doulevant

Faire rire et émouvoir...

Faire rire et émouvoir… Photo: Valérie Doulevant

 

Programme du Festival Amateur de l’Entre-Deux-Mers, organisé par l’association du Théâtre Alizé.

Les deux spectacles d’improvisation auront lieu au château du Diable (salle Victor Hugo) à Cenon, le dimanche 4 juin à 17h et le samedi 10 juin à 21h30.

Valérie Doulevant

RESTAURATION
Des assiettes composées seront disponibles à la vente (6€) afin de vous restaurer sur place après le dernier spectacle.
Sur réservation uniquement.
RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS
Théâtre Alizé : 05 56 86 21 45 ou theatre.alize@free.fr
Attention : La jauge de la salle étant limitée à 100 places environ, il est fortement conseillé de réserver vos places à l’avance !