Ecoles, la réforme des rythmes scolaires

Remarques de la part d’une mère engagée (liste indépendante de représentants de parents d’élèves) concernant la loi pour la refondation de l’école et la réforme des rythmes scolaires :

Je pense que la refondation de l’école est nécessaire et qu’il y a beaucoup de choses à revoir dans le fonctionnement des établissements scolaires.

Des mesures ont été mises en œuvre : les Projets Educatifs de Territoire sur chaque commune (PEDT) qui fixent les modalités d’aménagement des rythmes scolaires, permettent également d’assurer une cohésion et une continuité entre les projets d’école (établissements scolaires), les Projets éducatifs locaux (communes) et les projets éducatifs des associations agissant dans le champ périscolaire. Le PEDT a pour objectif d’ouvrir l’école sur son territoire et de favoriser une concertation entre tous les acteurs de la communauté éducative et ses partenaires (enseignants, parents d’élèves, collectivités territoriales, associations …). C’est une bonne chose, me semble-t-il.

Temps de concertation trop court
Le problème, c’est que ce temps de concertation (entre enseignants, parents, collectivités locales et le ministre de l’Education Nationale) a été trop court, que la réforme des rythmes scolaires a été appliquée trop vite dans nos communes, sans véritable réflexion d’ensemble et sans réelle concertation. S’ajoute à cela le coût de l’application de la réforme pour les communes qui ne sont pas en capacité d’organiser les temps périscolaires dans de bonnes conditions ; ce qui pose le problème clé de l’articulation entre les temps scolaires et périscolaires.
Résultat des courses : des problèmes d’organisation important pour les familles, une fatigue accrue de bon nombre d’élèves, un rejet global de la réforme par les enseignants et par les familles.

C’était mieux avant la réforme !
Qu’entend-on à la sortie de l’école dans la bouche des enseignants et des parents d’élèves : «C’était mieux avant ! » (sous-entendu, avant la réforme). Car oui, c’était mieux avant.
Je ne suis pas satisfaite, comme beaucoup de parents d’élèves, par les nouveaux rythmes scolaires qui sont imposés aux enfants – et à leur famille – depuis la dernière rentrée, sur Floirac, commune de la rive droite de Bordeaux.
Ces aménagements entraînent un accroissement du temps d’accueil périscolaire (payant) le matin et le soir. Le lundi, mardi, jeudi et vendredi, la rentrée des classes se fait désormais à 8h45 (au lieu de 8h30 précédemment) et les cours se terminent à 16h (au lieu de 16h30) : cela oblige de nombreux parents à mettre leurs enfants à l’accueil périscolaire le soir et le matin, ce qui n’était pas toujours le cas auparavant.

« Ce sont les milieux favorisés qui en profitent le plus »
Les activités éducatives périscolaires gratuites, proposées par la mairie, sont limitées à 1h15min, par élève et par semaine (de 16h à 17h15 le mardi ou le jeudi), sur inscription, et dans la limite des places disponibles. Face à la complexité du système d’inscription à ces activités, au manque de places et d’informations, on constate que ce sont les enfants issus des milieux les plus favorisés qui en bénéficient pour l’instant.
L’interclasse du déjeuner dure 2h (12h-14h), et aucune activité périscolaire gratuite n’est proposée en début d’après-midi. Ce qui était pourtant une option offerte aux communes et aurait permis à tous les enfants de bénéficier de ces activités sur un temps qui n’est pas réputé propice aux apprentissages scolaires.

Déroulement du mercredi pendant cette réforme à Floirac (Gironde)

Le mercredi, l’articulation entre le temps scolaire et le temps périscolaire pose un gros problème : école de 8h30 à 11h30, puis garderie (par des agents de la mairie) jusqu’à midi, puis, un seul bus passe prendre les enfants dans toutes les écoles de la commune pour les amener au centre de loisirs, la prise des repas se faisant très tard (vers 13h30) au centre de loisirs, une fois le ramassage terminé. Cela engendre beaucoup de fatigue chez les enfants qui fréquentent le centre.

Les enfants de maternelle souffrent davantage encore
Les responsables des accueils périscolaires nous ont signalé que ce sont les enfants scolarisés en maternelle et fréquentant le centre de loisirs le mercredi après-midi qui souffraient le plus. Certains parents, qui avaient des solutions de garde familiale (grands-parents par exemple) le mercredi, ne pouvaient plus mobiliser ce type de garde du fait de l’école obligatoire le matin.

Bref de nombreux ajustements sont nécessaires, qui exigeront du temps (temps d’observation, temps d’échange…), de l’argent ET, de l’ouverture d’esprit, de l’écoute, de l’entente.

Myriam Boiroux
Mère d’élèves (maternelle, élémentaire et collège), en recherche d’emploi.